jeudi 17 juin 2010

Les réfugiés environnementaux - Eaubonne, mai 2011

Au printemps 2011, Kambach investira l'espace de l'hôtel Mézières à Eaubonne. Son projet est de réaliser un travail autour de la thématique des réfugiés environnementaux. L'association Les Amis de la Terre ainsi que l'Institut international Charles Perrault sont partenaires de cette exposition. 

L’environnement désigne un ensemble de préoccupations montantes autour de la dégradation des écosystèmes, de la biodiversité, du réchauffement climatique, des migrations d’espèces, de l’érosion des sols, qui a des conséquences inéluctables pour l’homme. 
Cette nouvelle perception modifie l’imaginaire et l’histoire qui relient l’homme à la nature. Celui-ci prend aujourd’hui conscience de tout ce qui est lié à l’environnement : ses modes de vie, ses représentations culturelles, ses habitudes de consommation. Il découvre également que l’environnement, au sens "écosystème", a sa logique propre, ses principes spécifiques, ses capacités de défense et de réaction.
L’environnement est un vaste écosystème, mais aussi une nouvelle manière d’appréhender le monde et nos interactions avec celui-ci. L’un comme l’autre, la biosphère ou la manière dont nous nous y projetons, sont aujourd’hui en mutation. Ces problématiques se démocratisent trop souvent via des discours normatifs ou alarmistes. Or le changement passe aussi par la sensibilisation du public donnant à l’expression artistique toute sa nécessité.

Kambach, artiste contemporain s’inscrivant dans ce changement, nous propose sa propre vision des grands enjeux environnementaux et sociétaux visible à l’hôtel Mézières. Son travail est axé sur les réfugiés climatiques. 
Les réfugiés climatiques ou environnementaux sont des personnes contraintes de se déplacer du fait de modifications climatiques (éventuelle montée de l'océan provoquée par le réchauffement climatique, avancée d'un désert, assèchement d'un lac) ou biogéographiques de leur région (désertification, déforestation, érosion, toxicité du sol, de l'air ou de l'eau). Kambach a déjà travaillé sur une mise en espace pour l’association Les Amis de la Terre en septembre 2009 et a notamment participé à une performance pour Copenhague.
Nadine Fort, Bruno Huret et Philippe Urvoy participent activement à cette installation.

Descriptif du projet
L’installation se situe au rez-de-chaussée de l’hôtel de Mézières. Nous sommes en présence de six espaces indépendants reliés par un fil conducteur, les réfugiés environnementaux.
La rotonde de l’entrée (A)
Espace neutre occupé par les sculptures de Bruno Huret. Les sculptures disposées au centre sont assimilées à des êtres contraints à l’exil du fait des catastrophes naturelles ou du pillage de leur sol. Forcés d’aller chercher un ailleurs, ces êtres suivent un itinéraire inconnu.
 
Le vide (B)
Espace blanc symbolisant le désert et l’imaginaire. Nous sommes en présence d’un Totem et d’un masque créés par Nadine Fort. Des sculptures assimilées à des fragments occupent le sol. Aux murs, se trouve une série de cinq tableaux. Le Totem représente l’espoir de l’homme et son but. Le masque représente l’idéal et les tableaux viennent appuyer l’idée de vide et de néant. Les réfugiés passent sans s’arrêter.

Le plein (C)
Espace à dominante rouge dans lequel on trouve une scène de théâtre, des fauteuils situés face à la scène, ainsi qu’une tribune VIP et deux trônes. Une série de vingt portraits occupent les murs. Les individus sur les tableaux sont autant d’exilés en quête d’un environnement viable.


Le cube (D)
Espace vide ou seule une forme cubique noire trône en son milieu. Le visiteur s’interroge. Qu’est-ce que c’est, un mégalithe, une cabane ? Etrangement, cette forme ressemble aussi à la Kaaba. C’est la salle mystère ou l’être en exil arrive devant la plus grande inconnue : faut-il s’arrêter, continuer ? Le doute de ces réfugiés climatiques prend ici tout son sens ; la route s’arrête ici ou ailleurs ? La prophétie est-elle le dernier espoir de l’homme ?

L’orient (E)
Espace très coloré dans lequel on trouve un coin bibliothèque avec des coussins au sol.
Une série de cinq tableaux occupe les murs. Une fontaine fait entendre son bruit délicat d’eau, nous sommes dans une atmosphère orientale qui nous invite à la détente. Les réfugiés climatiques auraient-ils trouvé le paradis ? Cet espace est dédié à l’institut Perrault.

Le songe (F)
L’accès à cet espace est fermé. Son intérieur n’est visible que du dehors. Depuis la fenêtre, on découvre une chambre sombre dans les tons bleu nuit éclairée par une lumière jaune. Dans le lit, un être est couché. C’est l’ambiance du songe. Les êtres en exil peuvent toujours aspirer à un monde meilleur. Symboliquement c’est le rêve d’un idéal planétaire.

© Kambach

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